vendredi 9 août 2019

Céüse, Ablon, retour aux sources de l'escalade....

Contemplation face à la falaise de Céüse...
Cette année sera marquée par le retour de l’escalade authentique. Après Céüse en Juin ou je pensais avoir atteint le graal,

Ablon, Christophe dans "a mon chienchien" 8b ..
voilà Ablon qui se présente. Cette dernière, je la connaissais pour y avoir brièvement grimpé voici quelques années. 
Dans les deux cas nous sommes loin des falaises stéréotypées : Une mise en jambe et un accès qui se mérite ou plutôt qui se savoure... Une petite ou une grosse heure d'approche dans les bois, propice à la réflexion, idéal par les temps qui courent. 




Et toujours une escalade atypique, qui peut surprendre. Il faut être grimpeur pour apprécier ces hauts lieux de l’escalade. A Céüse, ça grimpe fort entre les points, dans le 6b comme dans le 7 toujours rester humble !

 
 A Ablon il faut savoir placer ses pieds, en finesse, les préhensions sont loin des standards actuels, picots, réglettes...


Christophe dans la "Ligne du temps" Du 7b à la sauce P. Berhault

"Impact (7a)" au secteur du même nom...



Ces deux falaises se ressemblent finalement, pas étonnant de les redécouvrir au même moment, un retour aux sources de l’escalade en somme…

jeudi 9 mai 2019

Montsant ne saurait mentir...

Vincent perdu dans une mer de trous à Raco de Missa

Il est une région ou il fait toujours beau, les gens souriants et accueillants, les serveuses de café toutes jolies, un pays ou la grimpe est là, partout, ce paradis c'est, c'est ? l'Espagne ? oui mais non, faut pas confondre, ici on est Catalan, on affiche ses couleurs, dans les rues, au café, ne me demande pourquoi, c'est arrivé comme çà...


la Plaça de Prades

Et après la grimpe, les Terrasses, le café de la Plaça, les Tapas, l'Estrella bien sur...

Me voici donc de nouveau à Cornudella de Monsant, un grand merci à Vincent de m'avoir invité dans son groupe ainsi qu'à Claire, Eve, Bruno et Marc qui m'y ont accueilli merveilleusement.

Ici l'escalade est variée, il y a les trous de Raco de Missa, les p'tits trous encore les p'tits trous de Margaleff (doigts boudinés s'abstenir...) et aussi les dévers, réglettes et autres plaisirs de Siurana. Et on est loin d'avoir fait tout le tour de la Sierra de Monsant et des sites alentours, Arboli...

 Bref on reviendra encore et toujours dans cette Catalogne ou il fait bon vivre....



Claire dans les trous de "Fins l'ultima gota", c'est sûr ce n'est pas un après-midi de chien !

La "Rambla" c'est là-bas !
"Crosta pànic" à Siurana


Sagrada familia cataluña


mardi 27 mars 2018

Femma et vieux fourneaux

Refuge de la Femma
Fin Mars, cette année encore la rituelle sortie Ski de rando est au programme. Avec comme destination la Vanoise cette fois, quelques petits tours en étoile autour du refuge de la Femma. Et cette année, pas d'absent au rendez-vous, nous serons six au départ comme à l'arrivée, aucune perte à déplorer...
Terrasse du refuge, Christian, Daniel, Patrick, Eric, Guillaume, Bernard à la sieste...

Nous avions laissé il y a 2 ans Aurélien à "Adèle Planchard", cette année nous le retrouvons à "la Femma", le monde des gardiens de refuge est petit.
C'est un bien beau lieu pour une convalescence, courage à toi Aurélien et encore merci pour le super accueil dans ces lieux que vous nous avez réservés toi, Elsa et Mathieu.
Nos gardiens, Aurélien et Mathieu

Mercredi pourtant le premier jour de notre trip fut bien rude. Il faut dire qu'un départ de Paris à minuit et 7 heures de route n'est pas top pour une acclimatation sereine et en douceur.
Ce n'est pas non plus si rapide de rejoindre la Femma depuis Val d’Isère avec un sac alourdi par le matériel d'alpi (crampon piolet...) qui ne nous servira à rien cette année.
Nous franchirons les crêtes par une jolie pente assez raide proche des "Barmes de l'Ours" pour basculer face sud dans une neige cartonnée vers le refuge. Coté style on peut faire mieux, malheureusement pas d'image de nos superbes traces dans cette neige croûtée...
Heureusement la suite du séjour réconciliera la troupe avec le ski mais on n'est pas passé loin d'un burn out sur ce coup là (je tairais les noms et dans tous les cas personne ne faisait le malin le mercredi soir...).
Jeudi, direction glacier du Gefret ou nous monterons au col du Pelvo Roux à 3220m pour une descente dans une neige de rêve. Ci-dessous un petite video du col au refuge.

Glacier du Gefret - La Femma from 7ableau

Vendredi nous monterons vers l'Aiguille de Mea Martin, plus précisément l'anté-cime de l’aiguille à l'altitude 3204. Christian quant à lui préférera faire un igloo au col des léchours un peu plus à l'ouest (le col, pas Chritian !).
Kiki

Vendredi sera aussi le jour ou Patrick retrouvera le gout du ski de Rando. On ne saura jamais si sa remotivation est due à zaza qu'il réussira à joindre sur Messenger, si ce regain d'énergie trouve sa source dans le côte du Ventoux de la veille ou si plus simplement est-ce le plaisir de se retrouver dans cette nature de rêve.
Samedi, l'objectif était les pointes du Chatelard, au vu de la platitude du glacier, le groupe se scindera en deux, certains préférant faire les cakous en allers/retours sur les pentes plein nord de la pointe du Gefret et laisser quelques trâces bien en vue de la terrasse du refuge...
face à la pointe de Gefret depuis la terrasse du refuge

Nos jolies traces...

Bernard...cool

Dimanche, last day, retour à Val d’Isère par le petit col à l'ouest de la pointe 3025 et 1200m de descente face nord avec du tout bon sur le haut. Et retour à Paris dans la foulée.
Retour à Val d'Isère...

Les premiers nuages apparaissent vers Chambéry, la pluie à Lyon, le déluge à Macon, la grisaille à Paname...
Fin de l'épisode 2018. Quant au titre du Post et le rapport avec les vieux fourneaux, toute ressemblance avec des randonneurs existants est complètement fortuite.


samedi 2 septembre 2017

Rocklands, bloc trip dans le Cederberg

Coucher de soleil à Pakhuis Pass

Grimper en Afrique du Sud, à Rocklands trotte dans la tête des bloqueurs du monde entier. Ce que je retiendrai de ce massif du Cederberg c'est avant tout la beauté des lieux et les paysages somptueux.

Mais parlons d'abord grimpe et rocher, le fameux grès rouge. Je m'imaginais une sorte de Bleau à la sauce africaine, tout en douceur et rondeurs. Il s'agit en fait d'un grès certes, mais plutôt rugueux à cristaux, plus proche du granite, les doigts seront soumis à rude épreuve...


Etat des mains après 10 jours de grimpe...

Le style d'escalade est généralement très physique et surplombant, pas trop de murs dalles, la ruse et les placements en finesse ne sont pas trop utiles pour sortir les blocs et la sanction est assez rapide, on tient les prises ou pas. Pour moi l'adaptation sera assez rude...
Finalement mes plus belles réussites seront des passages comme "Zanzibar", magnifique arête à grattons et placements fins, 7b+ certainement surcotée car atypique, quelques murs-dalles,

"Stolen goods" (6c) à Sassies

"Tiger claw" (6c) à The Pass
"Bow down" (6b+) Riverside

mais aussi l'un des plus beaux 7a de Rocklands "John Denver", arche physique avec réta fin...

Zanzibar (7b+)

"Zanzibar" (7b+) à Close plateau

Fabien, plus affûté que moi et grand spécialiste des crochets de talon sera plus à son aise et réussira dès le 2ème jour "Rhino", le bloc mythique en 7b+.

"Rhino" (7b+) à Pakhuis Pass
ainsi que "Vanity" à "8 days rain", superbe proue en 7a+ à la sortie plus impressionnante que difficile mais au décollage délicat.
"Vanity" (7a+) à 8 days rain

Pour qui aime les surplombs bien physiques ou les gros dévers sur arquées assez franches mais douloureuses souvent en départs assis, c'est le paradis.

"Roof is on Fire" (6c) à Cedar Spine
"John Denver" (7a) à Kliphuis Campground

Mais Rocklands ce sont aussi des highballs impressionnants et mieux vaut alors accumuler les pads ou mieux sortir flash ou à vue, solution bien préférable pour le dos, et je sais de quoi je parle...
"La linea negra" (6b) à Sassies
essai à vue dans "Creaking Heights" (6c) à Roadside

S'il y a surtout du bien dur à Rocklands, il y a aussi des passages faciles, des voies de chauffe très sculptées qui font le bonheur des grimpeurs de 5 comme à Riverside et Close Plateau ci-dessous



"Finger wall" (6c+) à 8 days rain

Côté hébergement nous naviguerons entre "Travellers Rest" et "Storryteller". A Travellers Rest Charité dirige de main ferme l’ensemble des locations, ici un Rand est un Rand et le personnel black est à la besogne.
"Glamping" à Storryteller

Les peintures rupestres près de Travellers Rest

Mais aller en Afrique du Sud pour ne voir que Cape Town et Rocklands est dommage, c'est laisser de côté tout une partie des richesses exceptionnelles de ce pays. Sans parler des paysages et des parcs sauvages (big fives, baleines...),

Right whale à de Hoop

il est important de tenter de s'imprégner de l'histoire violente de ce pays. Penser qu'il n'y a guère plus de 20 ans, l’apartheid était encore institutionnalisée dans ce pays. Qu'en est-il aujourd'hui, les choses ont-elles vraiment changé en profondeur ?
Même en restant à Clanwilliam, on s'aperçoit que l'économie est aux mains des Afrikaners, en faisant le plein d'essence, on patiente derrière les 4*4 flanquées de leur bateau de ski nautique et quelques centaines de mètres plus loin c'est le Township et la précarité...

Clanwilliam, au fond Rocklands et ses blocs de rêve...

Pour aller à Rocklands on passe par Cape Town, une ville magnifique mais aussi assez déconnectée de la réalité de la vie en Afrique du Sud, aseptisée en fait. Muyzenberg et ses villas, ses surfeurs, Boulder's Beach et ses pingouins, tout est beau et propre dans cette péninsule du Cap.

Boulder's Beach à Simon's Town
Mais voilà, on s'éloigne un peu et c'est le township de Khayelitsha, un tout autre monde se présente à nous. L'apartheid social est bien toujours présent en Afrique du Sud, plus que jamais.

Et si vous avez du temps, Il faut aller à Johannesburg et Soweto pour avoir ne serait-ce qu'un aperçu de la vie en Afrique du Sud. La violence et la pauvreté sous-jacente sont flagrantes ici mais l'histoire est forte et marquante. C'est bien sûr assez loin de Rocklands mais je rassure les accros du gratton, là-bas aussi il y a de superbes rochers paraît-il, "Waterfall Boven" sur la route de Kruger, une bonne raison pour y retourner un jour...

TownShip de Soweto

Enfant de Soweto

Les collégiens se font photographier devant la photo hommage à H. Peterson tué lors des émeutes de 1974

Ce sera mon mot de la fin, Grimper à Rocklands est top mais si possible, aller vous balader dans le pays pour prendre conscience que derrière ces décors fantastiques de carte postale se cache une histoire explosive et passionnante.

Alors, bien plus que mes quelques réussites de blocs en 7 (peu nombreuses il est vrai...), c'est cette richesse et ces émouvantes découvertes que je retiendrai de ce superbe voyage.