dimanche 17 juillet 2016

Tri Martelod, dalle de Ploum'



"Ce week-end, je suis allé au bord de la mer", pas très original me dire-vous, tous les chanceux qui ont fait ce choix peuvent se réjouir, la cote bretonne était le jackpot gagnant du week-end, sea, sun & fun bloc.
Ce qui se rapproche plus d'une obsession étrange, c'est de passer plusieurs heures sur un bout de rocher quand tout invite au farniente sur la plage...  
Ce petit caillou cible de mon acharnement est une pure dalle, Benoit et Philippe me l'avaient montrée sortant de l'eau l'année dernière. On y trouve quatre passages, pas vraiment extrêmes mais attention quand même, le 7a+ Ledenmatien n'est jamais donné !

Les 4 passages qui parcourent le bloc (Photo : P. Ledenmat)
En tous cas, on n'est pas ici dans les standards de blocs modernes à la sauce Redbull, pieds aléatoires, prises en pulpes et en ongles, juste de quoi faire rêver un grimpeur d'un autre temps.

Ce ne sont pas les rochers magnifiques qui manquent sur cette côte de granit rose, il faut quand même avouer qu'il n'est pas si facile de trouver des lignes grimpables et bien souvent quand elles le sont on tape bien vite dans le dur... Et puis mieux vaut partir à plusieurs, les parades ne sont pas inutiles, bref tout seul avec mon petit pad et mes petits bras je n'allais pas m'attaquer à la "Parabole" et autres "Silex"...(au passage, pour avoir un aperçu des ces blocs, visionnez cette vidéo).
Ma seule compagnie du week-end sera la petite hermine curieuse qui tournait en rond autour du rocher. Et oui on est bien en Bretagne, vive Fougères et Clisson !



Ces petites images permettent d'apprecier la finesse du grain de Ploum', ici la pulpe est mise à rude épreuve...
Au final après 2 heures d'effort le premier jour je viendrais à bout du 7a de "philarmonique". Le jour suivant encore 2 heures et ce sera au tour du 7a+ de "Coléoptère", l'acharnement aura payé.

"Tri Martelod" (6b) à l'île Renote

La "philharmonique" (7a)
Pour retrouver cette jolie dalle, le plan ci-dessous issu du site "Escalade 22" devrait suffire, aller sur l'Ile Renote et vous devriez trouver....



mardi 26 avril 2016

Grimpe au Péloponnèse, y'a pas que Kaly dans la Grèce ...

Vue du village de Léonidio et une partie des falaises qui le dominent

Depuis quelques temps, j'ai toujours un train de retard sur les virées "exotiques" de Pascal (voir http://grimpeasl91.blogspot.fr/2016/03/escalade-leonidio.html), L'avantage c'est que je pars avec plein de bonnes infos dans ma besace. Équipés en plus de l'incontournable topo d'Aris, nous sommes allés passer une petite semaine bien cool et reposante dans le Péloponnèse plus précisément à Léonidio, le nouveau spot grec qui grimpe.

Première bonne surprise, je craignais un peu le phénomène de mode avec des sites d'escalade très fréquentés, et ce fut tout le contraire, quasi personne sur les sites, sans doute car Pâques commence à être un peu chaud pour la grimpe. En effet, à l'exception de quelques secteurs (Mars à l'ombre l'après midi, San Nicholas), l'essentiel de l'escalade se déroule en face sud. Evitez donc le mois d’août.., Léonidio est surtout un spot d'hiver, mais en Avril ça le fait bien encore...

Le secteur Mars et ses tufas...
Monastère de San Nicholas depuis le secteur "Valley Left"
Déjà, un premier bon conseil pour l'hébergement, vous pouvez aller chez Dimitris Troumpas, vous ne serez pas déçu.

Pour les sites, le potentiel est énorme, les falaises équipées ne sont que la partie émergée de l'immense Iceberg de falaises que compte la région. Pour notre part, nous grimperons dans les secteurs"Twin Cave", "Mars", "Hot Roc", "Adrspach Wall", "Panagia Cave", "San Nicholas" et une journée de grimpe/tourisme vers Nafplio.
secteur "Adrspach Wall"
Secteur "Panagia Cave"
Le style d'escalade ressemble évidemment un peu à Kaly, tout au moins dans les voies "dures", colos, tufas... Dans le plus facile l'escalade est souvent plus dalleuse, peu de voies faciles sur colonnettes comme on peut parfois en trouver à Kaly. Par contre le rocher est neuf, avec ses bons cotés, pas de voies marbrées dans le 6..., et ses a-cotés, prises parfois bien "broute-doigts"...
On trouve tous les niveaux à Léonidio avec toutefois un bémol, peu de site avec des voies dans le 6 et des voies dans le 7-8. C'est un peu soit l'un soit l'autre, pas toujours simple si vous voulez alterner les voies dans des niveaux différents.

Sur Napflio où ne sommes passés que rapidement, l'ambiance est très sympathique, baignade au pied des voies, accès bucolique mais l'escalade un peu moins variée, bref quand on prend l'habitude de ne fréquenter que des falaises paradisiaques on devient difficile...

secteur "Neraki" à Nafplio
La vue depuis le secteur "Neraki"...
Enfin, il serait dommage d'aller dans la région uniquement pour tâter du caillou, même si le grimpeur est assez souvent monomaniaque, prenez le temps de visiter Mycène et Epidaure près de Nauplie. Quand bien même vous seriez hébergés à Léonidio, les quelques 1 à 2 heures de route (variable en fonction de l'aisance avec laquelle vous négocierez les multiples virages de la route côtière...) valent largement le détour.

Théâtre d'Epidaure
Allez aussi plus au sud voir Monemvasia, une sorte de Mont Saint-Michel du Péloponnèse...
Monemvasia, entrée de la citadelle
Et profitez de la mer et des plages, parfois nul besoin de s'éloigner beaucoup des parois...
paysage du Péloponnèse
baignade à Nauplie, au secteur Neraki

mardi 29 mars 2016

Rando dans les Ecrins sauvages

 
Pas mal de temps s'est écoulé depuis le dernier article de ce blog, le printemps pointant son nez, je suis allé me ressourcer dans les hauteurs sauvages des Écrins avec la petite bande habituelle de randonneurs, une petite équipe qui fonctionne très bien.
Nous voilà donc revenus de 4 jours de périple, ré-oxygénés, comme neufs, enfin quasi...

Mercredi, rendez-vous de la bande chez l'ami Christian qui délaissera son pofableau pour quelques temps. A 14h nous sommes au pied du col de Villard d'Arène, après une petite visite du palace de Guillaume à la Grave, camp de base de futures aventures... Les sacs sont un peu lourds mais nous atteindrons sans trop de souci le refuge de l'Alpe. Cette année la météo sera avec nous, tout s’annonce sous les meilleures auspices.

Le programme du Jeudi, l'épaule du pic de Chamoissière, soit environ 1000m de dénivelé. La neige est assez dure, les couteaux seront les bienvenus dans le final un peu raide. Au sommet, vue magnifique sur tout le massif des écrins et en particulier notre objectif des jours suivants, la Grande Ruine et sa pointe Brevoort.

Guillaume sur l'épaule de Chamoissière (3095m)
Au fond à gauche le pic de la pointe Brevoort

l'épaule de Chamoissière (3095m). (Photo : Guillaume) 
Vendredi, une perturbation est attendue dans l'après-midi avant le retour du grand beau. Nous décidons de monter au refuge d'Adèle Planchard un jour plus tôt que prévu.
Bernard et Patrick, acteurs inséparables, à la ville comme à la montagne, dans la montée au refuge
Nous y sommes accueillis merveilleusement par Noémie et Aurélien, le jeune couple de gardiens du refuge. 
Les gardiens préparent l'apéro...
Ce soir encore nous serons seuls au refuge, être seul au monde dans un tel environnement c'est vraiment le pied ! Christian nous gratifie d'un petit concert solo guitare improvisé, la classe !
Le tandem Bernard-Patrick approche du refuge
le temps se découvre sur le vieux refuge
Récital de Christian ( (photo Aurélien et Noëmie, gardiens du refuge Adèle Planchard)

En soirée, le beau arrive, les sommets sont bien dégagés, la vue sur dôme, barre &Co est grandiose.
Neige Cordier, Barre et Dôme des Ecrins

La lune éclaire notre départ du lendemain :

Samedi, direction la "Grande Ruine", déjà atteindre l'arête neigeuse et le col, on verra sur place pour le sommet.
Notre équipe en direction de la grande Ruine et sa pointe Brevoort en haut à droite (photo Aurélien et Noëmie, gardiens du refuge Adèle Planchard)


La montée est assez rapide pour atteindre le col de la Grande ruine à ~3600m. De là en longeant la rimaye, nous nous lançons dans un couloir direct enneigé mais pas que... Deux passages rocheux foireux ou j'aurais la bonne idée de sortir la corde et d'assurer guillaume avant qu'il ne décroche un énorme pavé qui ira s'échouer sur le glacier 50 mètres au dessous... Enfin bref, après ces péripéties nous débouchons au sommet de la pointe Brevoort à 3765m. Panorama sublime de la traversée de la Meije en face de nous, y'a plus qu'à réviser pour l'été...

Montée pointe Brevoort (Photo : Guillaume)

Christian et Guillaume - Point Brevoort (3765m)
Point Brevoort (3765m) (photo : Guillaume)
Heureux face à la Meije...
A la descente, 2 petits rappels et nous rejoignons Patrick terré dans son trou...
A la descente, petit rappel dans les passages rocheux

Cette fois il n'y a plus qu'a redescendre dans la vallée, petit détour par le "col des neiges" et ski plaisir à la descente, à l'image de Bernard toujours tranquille ...

Bernard, très propre...